Shlomo Laker, l’avocat, explique qu’il y a encore des milliers d’habitants qui vivent en bordure de la capitale unifiée et qui se trouvent dans des situations semblables. Lui-même en représente un millier d’entre eux dont la vie a été détruite à cause du Mur. Les fêtes terminées, on pensait que le problème serait résolu. Israël n’arrête pas de déclarer que le « cadre de vie » des Palestiniens ne sera pas affecté par le Mur de séparation. Les paroles d’un côté, les actes de l’autre. Les fêtes se sont achevées mais pas les tourments. Le 18 septembre, les enfants sont restés coincés de l’autre côté du Mur, sans aucune possibilité de rentrer à la maison. Le lendemain, Mahmoud a emmené le groupe des élèves à l’école en passant par le barrage de Kalandiya. Entrer dans les Territoires, cela ils peuvent le faire, mais revenir : seulement avec un permis d’entrer en Israël, permis qu’ils n’ont pas. Chaque jour, Mahmoud et les enfants contactent « B’Tselem » ainsi que le « Centre humanitaire » de l’Administration civile, afin d’obtenir une autorisation de revenir des Territoires en Israël [sic], chez eux. Cela prend du temps. Un jour, l’autorisation n’est arrivée que le soir déjà tombé, et avec lui l’heure du repas de rupture du jeûne ; alors ils ont décidé de rester sur le lopin devant une des maisons. Sous la voûte du ciel, ils ont planté une tente où ils ont passé l’après-midi et la nuit, avec leurs parents de l’autre côté. La vue qui s’est révélée aux yeux de l’enquêteur de « B’Tselem », Karim Joubran, en arrivant là, l’a ébahi. Chaque enfant s’était pelotonné dans un coin et préparait ses devoirs, par terre. « Chez moi, si ma femme ne pousse pas les enfants à faire leurs devoirs, il n’y a aucune chance qu’ils soient faits. Ici, sans parents, chacun dans son coin, plongé dans ses leçons », a-t-il dit. Ils ont passé la nuit là. La procédure se répète. Les enfants partent à six heures du matin pour arriver à temps à l’école. Sur le chemin du retour, ils téléphonent à « B’Tselem » et après une heure ou deux d’attente, ils traversent le barrage. Personne n’est prêt à leur donner un permis de passage permanent, l’affaire est en instance, ce qui constitue aussi pour le porte-parole de l’Administration civile, le capitaine Tzadki Maman, un excellent prétexte pour répondre à Antigone Ashker, de « B’Tselem », qui s’était adressée à lui dans une lettre urgente : « L’affaire se retrouve au tribunal, à la faveur d’une requête qui a été introduite à ce propos. Il ne nous est dès lors pas possible de répondre, en ce moment », a écrit le porte-parole. D’ici que « ce moment » soit passé, l’hiver viendra, les journées se feront plus courtes et la pluie tombera. Qu’en sera-t-il des enfants ?
(Traduction de l'hébreu : Michel Ghys)
Source traduction : Palestine Solidarité
http://www.palestin
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