sabato 1 dicembre 2007

Mahmoud Zahar: «L'Europe devrait être impartiale»

Alain Campiotti, LeTemps.ch, 30.11.07. Interview du dirigeant du Hamas, ancien ministre des affaires étrangères.
Sur Annapolis. «Cette réunion était une pure perte de temps. Rien ne pouvait être résolu en une journée, rien ne pourra être résolu dans le délai fixé. Le négociations pour les négociations, ça ne mène à rien. Nous avons déjà connu Madrid, Oslo, etc. Annapolis n'a existé que parce que les participants, tous faibles, en avaient politiquement besoin. Le pouvoir va changer aux Etats-Unis. En Israël, la Knesset a déjà dit à Ehud Olmert qu'il ne pourrait pas toucher au statut de Jérusalem annexé. Et les Israéliens veulent la reconnaissance d'un Etat juif, ce qui rejette les Palestiniens qui vivent en Israël, et exclut le droit au retour. Quant à Abou Mazen (le président palestinien Mahmoud Abbas), que représente-t-il ? Pas Gaza, pas les Palestiniens dispersés, qui n'ont même pas été consultés

Sur l'après-Annapolis. «Les politiques ne sont pas éternels. Après cette réunion, il peut se produire des changements à 180 degrés. Les peuples arabes n'acceptent pas la coopération avec Israël, et ils rejettent leurs régimes corrompus.»

Sur les Etats arabes. «Les Arabes et les musulmans qui sont allés à Annapolis ont fait un premier pas vers la reconnaissance de l'Etat d'Israël. Ils ont du coup abandonné l'unique carte, l'unique moyen de pression qu'ils détenaient.»

Sur l'Europe. «Les Européens suivent sans rien dire les Américains. C'est une grave erreur, car les Etats-Unis sont en train de perdre leur crédibilité dans le monde entier, en commettant partout des agressions. Nous aimerions avoir des relations avec une Europe plus impartiale.»

Sur les missiles. «Pourquoi parler de missiles ? Les roquettes que les mouvements de résistance tirent en direction d'Israël sont rudimentaires, contre un adversaire qui possède des F-16, et même la bombe atomique. Nous réagissons comme nous pouvons. Les Israéliens ont dû quitter Gaza parce qu'ils souffraient. S'ils reviennent, ils souffriront davantage.»

Sur les divisions au sein du Hamas. «Le Hamas est une vaste et puissante organisation. Des vues différentes s'y expriment, et c'est une bonne chose. Mais ce n'est pas une confrontation. Au bout de la discussion, quand une décision est prise, tout le monde doit s'y tenir.»

Sur la littérature. «Oui, j'écris des livres. L'un d'eux, consacré à la vie et à la mort d'un martyr palestinien, va être porté à l'écran dans des studios que nous voulons construire à Gaza.»

Nessun commento: