Alain Campiotti, LeTemps.ch, 30.11.07. Interview du dirigeant du Fatah à Gaza.
Sur Anapolis. «Cette réunion n'était pas une négociation de paix. Elle servait à explorer les voies d'une relance des discussions, avec cette fois l'engagement du monde arabe. Ce n'est pas encore une normalisation entre Israël et les Arabes. Il s'agit de voir comment une normalisation pourrait commencer. Mais avant tout cela, il y a une question centrale : Israël veut-il vraiment la paix ? Désormais, le rôle des Etats-Unis devraient être clair : le processus engagé n'a de sens que si des pressions américaines sont exercées afin qu'Israël accepte des concessions, et qu'il applique un accord une fois qu'il a été signé. Jusqu'à présent, tous les pas ont été faits par les Palestiniens. La Palestine était une, maintenant les juifs en occupent une partie. Nous admettons un partage. L'Occident doit convaincre Israël de l'accepter aussi.»
Sur le coup de force de juin. «Le Hamas a fait une faute énorme. Et il a commis des crimes, exécutions et tortures. Il doit retrouver ses esprits, descendre de l'arbre où il a eu tort de monter, rétablir la situation antérieure. Nous avions amené la démocratie en Palestine. Il faut y revenir, dans l'unité, sans rejet des autres. Et en finir avec la violence. Ce qui a été fait ne peut pourtant pas être oublié.»
Sur la corruption. «C'est vrai que le Hamas avait gagné en popularité parce qu'il y avait de la corruption dans le Fatah. Mais tout a changé le 12 novembre. La grande manifestation que nous avons organisée en mémoire de Yasser Arafat a montré que le rapport des forces s'est inversé. Par ailleurs, la corruption, nous l'avons nous-mêmes dénoncée, nous avons lancé une enquête. Et puis, je le dis au Hamas : voler est moins grave que tuer.»
Sur le bouclage de Gaza: «Il y a un double pouvoir chez les Israéliens, celui des civils et celui des militaires. En 2001, Sharon, avec les généraux, a poussé les feux du conflit. L'intifada leur a rogné les ongles, et Olmert a évolué. Mais maintenant, avec Barak à leur tête, les généraux reprennent le dessus.»
Sur l'Iran. «Le Hamas, soutenu par les Iraniens, dit qu'il accepte l'aide de tout le monde. Pourquoi pas des Américains, alors ? Se lier à Téhéran est dangereux. L'Iran est comme les Etats-Unis : il stimule la guerre ailleurs – au Liban, en Palestine – pour ne pas l'avoir chez lui.»
• Retour sur le Reportage multimédia au Proche-Orient
• L'interview de Nasser Abou Gamar:
«Comme le Hezbollah»
• L'interview de Khaled Abou Hilal:
«Ils ont empoisonné Arafat»
• L'interview de Mahmoud Zahar:
«L'Europe devrait être impartiale»
• L'interview de Nabila Ibrahim:
«Les qassam ? Notre seul moyen»
• La galerie de photos:
«Gaza aux mains du Hamas»
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