Edito du Monde, 28.11.07. Sept ans après son arrivée à la Maison Blanche, George Bush s'est finalement décidé à s'emparer du dossier israélo-palestinien, dont il avait concédé jusqu'à présent la gestion aux gouvernements israéliens successifs. La tâche de Mme Rice, qui va superviser les discussions israélo-palestiniennes, sera ardue. Elle ne part pas sans expérience, pour avoir déjà négocié avec acharnement, en novembre 2005, après le retrait unilatéral israélien, un accord qui aurait peut-être pu sauver Gaza de la faillite s'il n'avait pas été réduit à néant par les préalables sécuritaires imposés par les Israéliens.
Ce pari est périlleux aussi parce qu'il s'agit sans doute, pour l'Etat palestinien, des discussions de la dernière chance. La colonisation et le maillage sécuritaire israéliens imposés en Cisjordanie ont créé une situation presque irréversible. Si l'administration américaine bute là où toutes les précédentes ont échoué, la solution des deux Etats cessera d'être une option crédible.
Cet ultime fiasco provoquerait, en retour, une puissante lame de fond qui placera les alliés des Etats-Unis dans la région dans une situation intenable. Lorsque Mme Rice indiquait lors de ses visites à Jérusalem et à Ramallah que l'échec n'était pas une option, il ne s'agissait certainement pas d'une figure de rhétorique ni de l'expression d'un volontarisme de circonstance. Un revers condamnerait définitivement la Palestine et propulserait l'Iran au premier rang des puissances du Proche et du Moyen-Orient.
Michel Bôle-Richard, Jerusalem correspondant, Le Monde, 28.11.07. Il s'agit en effet des négociations de la dernière chance après beaucoup de tentatives ratées. Si elles échouent, le camp modéré palestinien sera anéanti. Les chances de créer un Etat palestinien seront nulles. Elles sont déjà extrêmement réduites en raison des réalités sur le terrain auxquelles les deux protagonistes vont devoir se confronter.
Si les deux camps sont laissés seuls, les chances de succès sont minces comme en témoigne leur incapacité pendant des semaines à parvenir à un test commun. Tout dépendra des pressions que Washington pourra exercer. La non-imposition d'un calendrier représente un vrai danger. Le sommet à peine terminé, Ehoud Olmert a déjà laissé entendre à la radio publique américaine que l'objectif d'un accord de paix en 2008 ne sera peut-être pas atteint.
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