Triste ironie du sort. Malgré l'insuffisance des précipitations, les techniciens scrutent tous les jours le ciel, craignant que des orages violents ne fassent à nouveau déborder ce réservoir pestilentiel. "Si c'est le cas, 20 000 personnes devront s'installer 15 mètres plus haut pour échapper à la crue", ajoute ce jeune spécialiste. Dire que le traitement des eaux sanitaires usées est problématique est un doux euphémisme. Outre celui de Beit Lahia, un second réservoir gigantesque a été construit plus au sud, dans les faubourgs de la ville de Khan Younès. Des centaines d'enfants longent cet étang pour aller à l'école. Mais, dans le centre de la bande de Gaza, la situation est pire encore : les eaux souillées sont déversées directement dans la mer, sans le moindre traitement.
A Gaza même, les stations de pompage sont connectées à trois stations de traitement qui fonctionnent plus que mal. "Avec la pénurie d'électricité et de gazole, impossible de pomper", explique le technicien. Mais, si le gouvernement israélien met ses menaces à exécution, le pire est encore à venir : l'Etat hébreu prévoit en effet de limiter l'alimentation électrique, et depuis le week-end dernier les entreprises israéliennes ne livrent plus que 25 % des quantités qu'elles fournissaient jusque-là.
En hiver, une grande partie du territoire de Gaza se transforme en marécage, et dans les rues des villes apparaissent des flaques qui, mêlées aux détritus, forment une gadoue répugnante. Les éboueurs se démènent pour collecter les immondices, qui terminent dans des décharges disséminées dans toute la bande de Gaza. Mais certaines zones n'ont pas la moindre infrastructure. Et les habitants ne sont pas sensibilisés à la question. Parler d'environnement, ici, est presque une impudence. "A Khan Younès, les habitants creusent des fosses septiques à peu près n'importe où. Et, naturellement, la pollution des nappes phréatiques ne cesse de s'aggraver", déplore Bachar Achour. "De plus, beaucoup de gens relient illégalement la plomberie de leur maison à un réseau de conduits que nous avons construit pour stocker les eaux de pluie." Les conséquences sont catastrophiques : le précieux liquide collecté pour reconstituer les eaux souterraines surexploitées est gaspillé et perdu.
La Lettre à Elise de Beethoven retentit dans les rues de Gaza, de Khan Younès et de Rafah. Dans ces villes où l'eau du robinet a un goût d'eau de mer, des hommes conduisent des ânes tirant des carrioles chargées d'énormes bidons. L'eau est également distribuée par camion-citerne. Et la pièce pour piano du grand compositeur allemand annonce que la vente est ouverte. A des prix prohibitifs, bien sûr. "Au robinet, 1 mètre cube d'eau coûte 1 shekel [0,16 euro] ; pour la même quantité d'eau traitée vendue par les entreprises, il faut débourser 50 shekels. Beaucoup de gens ne peuvent pas se le permettre, alors ils boivent l'eau du robinet, constate l'ingénieur Bachar Achour. Elle présente de forts taux de chlorates et de nitrates, d'où une forte incidence sur les maladies des reins et des cas de cancer.
A Gaza même, les stations de pompage sont connectées à trois stations de traitement qui fonctionnent plus que mal. "Avec la pénurie d'électricité et de gazole, impossible de pomper", explique le technicien. Mais, si le gouvernement israélien met ses menaces à exécution, le pire est encore à venir : l'Etat hébreu prévoit en effet de limiter l'alimentation électrique, et depuis le week-end dernier les entreprises israéliennes ne livrent plus que 25 % des quantités qu'elles fournissaient jusque-là.
En hiver, une grande partie du territoire de Gaza se transforme en marécage, et dans les rues des villes apparaissent des flaques qui, mêlées aux détritus, forment une gadoue répugnante. Les éboueurs se démènent pour collecter les immondices, qui terminent dans des décharges disséminées dans toute la bande de Gaza. Mais certaines zones n'ont pas la moindre infrastructure. Et les habitants ne sont pas sensibilisés à la question. Parler d'environnement, ici, est presque une impudence. "A Khan Younès, les habitants creusent des fosses septiques à peu près n'importe où. Et, naturellement, la pollution des nappes phréatiques ne cesse de s'aggraver", déplore Bachar Achour. "De plus, beaucoup de gens relient illégalement la plomberie de leur maison à un réseau de conduits que nous avons construit pour stocker les eaux de pluie." Les conséquences sont catastrophiques : le précieux liquide collecté pour reconstituer les eaux souterraines surexploitées est gaspillé et perdu.
La Lettre à Elise de Beethoven retentit dans les rues de Gaza, de Khan Younès et de Rafah. Dans ces villes où l'eau du robinet a un goût d'eau de mer, des hommes conduisent des ânes tirant des carrioles chargées d'énormes bidons. L'eau est également distribuée par camion-citerne. Et la pièce pour piano du grand compositeur allemand annonce que la vente est ouverte. A des prix prohibitifs, bien sûr. "Au robinet, 1 mètre cube d'eau coûte 1 shekel [0,16 euro] ; pour la même quantité d'eau traitée vendue par les entreprises, il faut débourser 50 shekels. Beaucoup de gens ne peuvent pas se le permettre, alors ils boivent l'eau du robinet, constate l'ingénieur Bachar Achour. Elle présente de forts taux de chlorates et de nitrates, d'où une forte incidence sur les maladies des reins et des cas de cancer.
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