venerdì 7 settembre 2007

Un homme, sa jeune épouse française, sa famille, in the Abbas-Fayyad Israeli recognised State of Palestine (2)

Cette nuit à 1h30 les soldats sont venus à la maison, ils sont
repartis un peu avant 5h.
Nous les avons entendus arriver, mais je ne les voyais pas par la
fenêtre. Ils ont commencé à taper à la porte du bas comme des
forcenés.
Wajdi et son père son partis ouvrir. Entre temps, le voisin, sa femme
et sa fille d'1an nous ont rejoins par peur.
Je tremblais quand Wajdi est descendu pour leur ouvrir, je ne me
souviens pas si j'étais assise ou debout quand ils ont franchi le
seuil.
C'est drôle comme ils m'ont paru grand, je me demandais si c'était la
situation, leurs bottes ou une sélection à l'examen d'entrée.
Je n'ai plus tremblé après, mon cerveau m'a déconnecté, j'étais comme
dans un rêve, cela n'existait pas, cela n'a jamais existé.
Nous nous sommes assis sur le canapé, silencieux. La mère de Wajdi
récitait à voix basse des versets du Coran, nous avons tous allumé une
cigarette, puis deux. Wajdi a demandé de l'eau pour nous. Ils ont
demandé à Wajdi de fermer les fenêtres, Wajdi leur a dit "are you
affraid to close it by yourself".
Un des soldats nous "gardait", debout, son arme visant nos genoux, au
cas où. Nous avons échangés nos places pour que Wajdi vienne s'asseoir à
côté de moi. Chacun de nos mouvement était doux, au moindre mouvement
brusque les coups pouvaient partir. Nous ne le devinions pas, nous le
sentions.
Mon sourire est ma plus grande force, la pire de mes insultes, alors
j'ai souri, caressé le visage de Wajdi, croqué bruyamment mes bonbons,
ri abondamment aux mots d'humour de Wajdi. Ils n'existaient pas.
Nous entendions leurs vas et viens, les meubles qui bougeaient,
appréhendions le vol de nos affaires. Pas très adroite comme toujours,
j'avais planqué mon ordi et mes bijoux dans l'armoire, comme me l'a
dit Wajdi j'aurai mieux fait de les laisser là où ils étaient !!!
Le père de Wajdi a demandé à aller aux toilettes, ils ont refusé
d'abord. Wajdi a commencé à s'énerver, la tension est monté, puis ils
l'ont autorisé. Moi je me suis retenue, je n'en pouvais plus mais j'ai
remercié les challenges que je faisais à mes parents petite "non je ne
suis pas une pisseuse, je peux me retenir des heures".
En repartant, ils ont utilisé Wajdi comme bouclier humain, j'avais
peur pour Wajdi. Peur qu'il se prenne une balle, peur qu'ils l'arrêtent.
J'attendais en haut de l'escalier, Wajdi est remonté, j'ai remercié du
fond du coeur ses parents de m'avoir laissé ce moment pour moi toute
seule, le voir remonter, le serrer dans mes bras.
Ils ont relevés les noms et les numéros d'immatriculation des cartes
d'identités des hommes. Pas un seul coup de feu n'a été tiré de toute
la nuit, c'est la première fois depuis que je suis à Naplouse. Ils vont
revenir, ils ont aimés notre appartement, puis c'est sur ils
envahiront la ville.
Nous n'en avons pas parlé hier. J'ai découvert ma chambre sans dessus
dessous, ils avaient marché partout, sur le lit, les coussins, les
meubles étaient complètement retournés.
Difficile d'affronter cette journée. Pas envie de continuer à faire
semblant. Wajdi m'a convaincu de parler avec lui, il avait besoin de
parler lui aussi. Lui aussi il faisait semblant. Il m'a raconté
comment ils lui ont demandé de se déshabiller lorsqu'il leur a ouvert
la porte de l'immeuble. Il m'a raconté comment lorsqu'il a fermé les fenêtres
des chambres il s'est mis à quatre pattes pour éviter les tirs des
militants. L'un des soldats l'a provoqué, alors de rage il s'est levé,
il n'en avait plus rien à foutre de se prendre une balle.
Lorsqu'il est descendu, l'un des soldats à voulu l'arrêter et l'emmener,
le chef l'en a empêché. Nous savons que ce sera pour l'utiliser plus
tard. En parlant avec Wajdi j'ai réalisé que plus tard signifiait peut-être
ce soir.
Il a mal de ne pas avoir répondu plus violemment, moi je l'admire.
Chacune des questions qu'ils nous ont posé portait un peu plus profond
le couteau sous notre gorge "pourquoi une balle est venue se loger
dans l'armoire de ses parents, pourquoi Wajdi à téléphoné à notre voisin
lorsque les soldats sont arrivés, pourquoi le téléphone de la maison
s'est mis à sonner à 4h du mat..." Je n'aurai pas eu la moitié des
réponses qu'il a donné.
Je vais aller manger, Wajdi m'attend. Ce n'est pas facile pour moi, je
ne veux pas en rajouter. Si je montre trop à Wajdi le choc que cela à
représenté pour moi il se sentira encore plus impuissant, quand je lui
ai dit que pour moi ils n'étaient pas là il m'a répondu "ils étaient
assis sur mon coeur".
Phalastine

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