giovedì 10 gennaio 2008

Naplouse invasion, couvre-feu, violences: Phalastine témoigne

[émails] aujourd'hui jeudi 3 janvier, vieille ville de naplouse, 13 heures*
Il est 13 heures, jeudi 3 janvier, nous sommes sous couvre feux et Wajdi est dehors muni d'un sac remplit de matériel médical pour seule protection.
Les explosions ont commencé à retentir vers 2 heures dans la nuit, mais cela n'avait rien d'exceptionnel, c'est disons une coutume nocturne régulière. Vers 6 h 30 les soldats ont pénétrés dans notre immeuble, ils sont montés sur le toit et ont investit l'appartement de notre voisin.
Les microphones des véhicules militaires hurlaient : couvre-feux, nul n'est autorisé à sortir de chez lui.
Depuis les explosions n'ont pas cessé, des coups de mitraillettes, tirs de gaz, des explosions sourdes ou des grêlons fumant résonnent sur notre immeuble. On hésite a laisser les fenêtres ouvertes pour éviter l'implosion des vitres ou les fermer pour échapper au gaz.
La télévision locale a annoncé l'explosion d'un immeuble ce matin.
15 minutes plus tôt Wajdi est sortit frapper chez notre voisin pour vérifier sa santé et celle de sa famille, par la fenêtre je l'ai vu s'engouffrer ensuite dans le labyrinthe de la vieille ville.
C'est ce matin que j'aurai du obtenir la réponse pour mon visa et récupérer mon passeport, pour le moment je n'ai aucun papier d'identité c'est pour cette raison que je n'accompagne pas Wajdi.
Le sac contenant tout ce que nous possédons de précieux c'est à dire nos deux ordinateurs, l'appareil photo de l'association et 250 sheckels est prêt, je le garderai avec moi s'ils entrent.
J'écris vite parce que je voudrais envoyer cet email maintenant mais qu'à tout moment notre appartement peut être envahit.
A l'instant quelqu'un à frappé à notre porte, mon beau-père à ouvert, personne. Fausse alerte mais je suis tremblante.
J'ai promis à Wajdi de l'appeler si les soldats arrivent chez nous, mais cet incident me prouve que ce sera impossible. Les portes de notre voisin grince, il y a du mouvement à côté.
Phalastine

Wajdi Yaeesh
Human Supporters Association
wajdi@humansupporters.org
Skype: wajdi_pal_nab
www.humansupporters.org
mobile: 00972 (0) 599.388.399
Nablus - Palestine (The Occupied Territories)
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20h30 - 14 heures d'invasion
Wajdi est finalement rentré, non sans difficulté vers 17 heures.
Impossible d'accéder à quelque maison que ce soit. Il a échappé à plusieurs reprises aux soldats qui n'hésitent pas à tirer sur n'importe quelle personne se trouvant sur leur chemin : journalistes, ambulances, urgentistes... Tous à la même enseigne, la seule conversation possible se résume à "dégage" et immédiatement après intervient un autre niveau de langage qui est celui du M16. Il existe une alternative qui consiste à réduire le temps de parole "vocal".
Wajdi qui a pourtant une triste habitude de ces situations trop souvent répétées, est décomposé : jamais la violence des militaires n'a été aussi crue. La recrue de la nouvelle année 2008 promet d'être savoureuse.
Une quinzaine de soldats se trouvent toujours postés dans l'appartement voisin et sur le toit et un véhicule blindé bloque l'entrée de l'immeuble. Notre voisin, sa femme et ses enfants sont venus se réfugier chez nous pour la nuit. L'armée les avaient envoyés dans l'appartement d'en face, mais il n'y avait pas assez de place pour tout le monde.
La traversée de quelques secondes c'est révélée être une vraie opération commando. Par téléphone nous nous mettons d'accord, nous guettons les bruits un moment, surveillons les allées et venues des militaires par la fenêtre, par le judas de la porte. Il y a approximativement 5 ou 6 mètres entre notre porte et celle d'où ils vont sortir. Première tentative : ouverture des portes le plus discrètement possible, le son de pas de bottes résonne dans les escaliers, on referme juste à temps. Quelques minutes plus tard la seconde tentative est la bonne. Je ne suis pas persuadée que nos occupants apprécieront cette affectation logistique s'ils s'en aperçoivent, mais bon.
Toute la journée mes beaux-parents et moi avons fait les 100 pas, les oreilles aux aguets, un oeil sur la télé qui donnait quelques images et des informations sur la situation en direct, l'autre oeil par la fenêtre ou devant le judas. Au moins maintenant on va avoir de l'animation avec les gosses qu'il va falloir occuper, je pressens beaucoup de dessins animés et de longues parties de cartes pour les adultes.
Phalastine
Wajdi Yaeesh
Human Supporters Association
wajdi@humansupporters.org
Skype: wajdi_pal_nab
www.humansupporters.org
mobile: 00972 (0) 599.388.399
Nablus - Palestine (The Occupied Territories)
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Sat, 5 Jan 2008 19:00:04 +0200
fin de l'invasion... ou pas ?

Ce matin, Thaer et sa famille, ont fuit l'immeuble malgré le nombre
encore supérieur de militaires et l'élargissement de la zone d'invasion.
Wajdi les accompagnait.
Il est revenu environ deux heures plus tard avec une équipe médicale.
Ils étaient complètement épuisés et assoiffés.
De justesse, ils venaient de rescaper une femme et ses trois enfants.
Une bombe lacrymogène avait été lancée dans leur appartement, comme
celui-ci est à moitié enterré, la fumée les avait encerclé en quelques
secondes, les aveuglant et les asphyxiant. De l'oxygène pour les
enfants a suffit mais leur mère, qui est restée plus longtemps
exposée, parce que les urgentistes ne parvenaient pas à la retrouver,
est dans un état critique.
Le docteur de l'équipe, une jeune diplômée, a examiné ma belle mère.
Ce fut un soulagement pour nous car ces derniers jours sa santé était
préoccupante. Finalement c'est une simple réaction allergique,
probablement due aux gaz, qui avait déclenché un crise d'asthme. En
attendant la fin de l'invasion un peu de ventoline devrait la calmer.
Il nous ont fournit les médicaments et du pain et sont repartis.
Des fenêtres, des habitants les appelaient, ils n'ont pu en secourir
que quelques uns. Sur 9 familles qu'ils ont visités les 9
nécessitaient des soins.

A 14h45, les soldats qui occupaient l'appartement de Thaer ont
commencé à descendre des dizaines de sacs et de cartons, j'en ai même
vu descendre les poubelles. Dix minutes plus tard, plus un bruit. En
un instant nous ouvrons tous nos portes "ils sont partis ?" "ils sont
partis !!" On entendrait presque des youyous de victoires, les petits
se ruent dehors, dévalent les escaliers en hurlant. Les adultes ahuris
sortent sur les paliers, demandent des nouvelles les uns aux autres.
J'aperçois ma belle mère faire une prière que je sais être de
remerciement. Mon beau-père entre dans l'appartement de Thaer "c'est
vide", nous entrons tous. Un subtil parfum, mélange de merde, de gaz
et de rance nous empoigne. Le spectacle est désolant. Je pense à ce
que j'aurais ressentit si j'avais retrouvé dans cet état notre
appartement, notre chambre dont nous venons de finir la décoration.
Petit à petit nous voyons les autres véhicules quitter notre rue puis
notre quartier. Mon beau-père est inquiet pour son magasin, alors
Wajdi et moi sortons pour aller constater les dégâts.
Nous croisons beaucoup de gens en pyjamas venus s'enquérir de la santé
de leurs proches, de l'état de leurs commerces. Les rues sont
couvertes de détritus, d'eau, de cartouches vides. L'odeur du gaz est
si tenace qu'elle nous prend encore la gorge et nous brule les yeux.
De nombreuses portes ont été explosées, la plupart des stores des
magasins ont été détruits vomissant leurs marchandises. Une bonne
étoile veille sur nous, le magasin de mon beau-père est intact.
En moins d'une demie-heure, les ruelles de la vieille ville sont
noires de monde. J'entends crier "Allah Ouakbar" et je vois défiler
des dixaines de jeunes courant et applaudissant. Wajdi m'indique
qu'ils sont venu fêter la poignée de résistants qui ont survécu. Je
n'aime pas ces mouvements de foules, je commence à m'interroger.
Pourquoi l'armée israélienne a-t-elle quitté la ville en plein milieu
de l'après midi et en quelques minutes ? Je suis prise de panique,
c'est un piège j'en suis sure. Je veux rentrer.

De retour chez nous, nous trouvons les deux frères de Wajdi et sa
soeur venus nous embrasser. Quelques minutes à peine s'écoulent et
Majed reçoit un coup de téléphone de sa femme, restée chez eux dans
les hauteurs de la ville. Les soldats redescendent, deux de leurs
voisins sont blessés.

C'était il y a une heure et demie. Maintenant, Naplouse est de nouveau
vide et silencieuse.
Phalastine
Wajdi Yaeesh
Human Supporters Association
wajdi@humansupporters.org
Skype: wajdi_pal_nab
www.humansupporters.org
mobile: 00972 (0) 599.388.399
Nablus - Palestine (The Occupied Territories)
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*Nablus – Ma'an – 03 / 01 / 2008 Time: 09:30. Major Israeli incursion into Nablus 48 hours after Barak visit. Israeli forces stormed Rafedia Hospital and besieged other hospitals in Nablus on Thursday morning in a major incursion into the northern West Bank city, just 24 hours after Israeli Defence Minister Ehud Barak and his Chief of Staff, Gabi Ashkenazi, had visited the volatile city. Ma'an's correspondent said that more than 70 Israeli military vehicles entered Nablus from all directions, declaring the old city of Nablus a closed military zone preventing citizens' and medical staff from entering the area. The number of Palestinians injured later rose to 24. Amongst those was the distributor of Al-Quds daily newspaper 43-year-old Mamduh Abdul-Haq. Two other citizens were injured near the eastern graveyard. They were named as 23-year-old Mahir Talih, who received a gunshot to the head, and 16-year-old Khalid Al-'Amudi, who was slightly injured. Twenty others sustained different injuries ranging from the effects of tear gas to being hit by rubber bullets. Ma'an's reporter added that the invading Israeli troops attacked Palestinian medics and ambulances with live ammunition and rubber bullets. He said medic, Ahmad Jibril, received a rubber bullet to his back, while medics Diya' Balbisi and Tariq As-Sabuh were both wounded by Israeli gunfire. Moreover, the Israeli soldiers arrested two other medics, Khalid Ba'ara and Sa'id Al-Masri. The director of the Palestinian Medical Relief Service Dr Ghassan Hamdan told our correspondent that the Israeli forces prevented his attempts to evacuate injured people, and that an Israeli military jeep deliberately hit his car. The governor of Nablus Dr Jamal Muhaisin said that the Israeli incursion was meant to frustrate the Palestinian plan to maintain security in Nablus. He described the military operation as unjustified, especially after the Fatah-affiliated Al-Aqsa Brigades decided to halt its military activity at the request of Palestinian President Mahmoud Abbas.

Nablus – Ma'an – Date: 05 / 01 / 2008 Time: 18:41. Nablus intelligence chief: Israeli incursion targeted PA, Fatah forces Israel's three-day military campaign in the West Bank city of Nablus targeted members of Fatah and the Palestinian security forces, the director of the Palestinian intelligence service in the city, Abdullah Kamil, said on Saturday.


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