Michel Bôle-Richard, Le Monde, 8.1.08. Depuis l'occupation de la Cisjordanie par Israël en 1967, les tribunaux militaires ont jugé plus de 150 000 Palestiniens en ignorant, la plupart du temps, les règles élémentaires de justice et des droits de l'homme, selon le rapport publié, dimanche 6 janvier, par l'organisation Yesh Din, intitulé "Poursuites d'arrière-cour". Pendant plus d'un an, des membres de cette ONG ont assisté à plus de 800 audiences. Ils ont dressé un bilan atterrant de la justice militaire dans les territoires occupés. Les mineurs ne sont pas épargnés : selon les lois sur la sécurité, la majorité commence en effet à 16 ans. Yesh Din reproche à la justice militaire de condamner les adolescents comme des adultes en tenant compte de leur âge au moment de la condamnation et non des faits.
La justice militaire est directement mise en accusation. Les tribunaux militaires ne respectent pas la publicité requise pour toute procédure judiciaire. Et les personnes poursuivies ne sont souvent pas informées des charges qui pèsent contre elles car elles sont formulées en hébreu et ne sont pas traduites. Les avocats palestiniens doivent batailler pour accéder aux dossiers et voir leurs clients incarcérés en Israël, car ils ont besoin d'un permis pour se rendre dans l'Etat juif.
De plus, "la législation sécuritaire n'impose aucune restriction sur la durée de détention pendant le temps de l'enquête jusqu'à l'inculpation, et de l'inculpation jusqu'à la traduction en justice. La seule limite fixée à partir de l'inculpation est une durée de deux ans". Une personne appréhendée peut ainsi rester plusieurs années en prison avant d'être condamnée. "Fin 2006, 1 800 prisonniers environ étaient détenus jusqu'à un an et 189 depuis plus d'un an. Sur les 9 123 cas examinés en 2006, seuls 130 dossiers avaient été clos au bout d'un an". Dans 95 % des affaires, note le rapport, les affaires se terminent par un arrangement car "les prévenus préfèrent trouver un moyen terme plutôt que d'affronter des juges militaires". Pour les justiciables, les procès sont en effet tardifs et aléatoires. Dans 35 % des cas, la traduction est partielle et dans 5 %, il n'y en a pas du tout.
Les mineurs ne sont pas épargnés : selon les lois sur la sécurité, la majorité commence en effet à 16 ans. Yesh Din reproche à la justice militaire de condamner les adolescents comme des adultes en tenant compte de leur âge au moment de la condamnation et non des faits. Yesh Din estime qu'ils représentent entre 4 % et 6 % du total des détenus. Pour les auteurs de l'enquête, "la justice militaire ne respecte pas les principes fondamentaux des lois internationales". Les autorités militaires contestent, de leur côté, la méthodologie utilisée dans l'enquête, estimant qu'elle repose sur des erreurs d'interprétation et une méconnaissance du système judiciaire militaire qui observe "un équilibre judicieux entre les considérations de sécurité et les droits de l'homme".
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Yesh Din - Volunteers for Human Rights was founded in March 2005, and since then its volunteers have been working for structural and long-term improvement of the human rights situation in the OPT. The organization collects and disseminates credible and current information on systematic human rights abuses in the OPT; applies public and legal pressure on the state authorities to stop them; and raises public awareness of human rights abuses in the OPT. In order to realize its goals effectively, Yesh Din operates according to a unique model among human rights organizations in Israel: The organization is run and staffed by volunteers and is assisted on a daily basis by a professional staff of lawyers, human rights experts and strategic and communications consultants.
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