mercoledì 9 gennaio 2008

Modi’in Illit, Palestinians Beaten by Settlers and the Police Release the Suspects


Avant mon arrivée, les blessés avaient désigné leurs agresseurs à la police, qui les a placés en détention. Quelques minutes plus tard, ils ont été libérés. J’ai dit aux policiers qu’il s’agissait d’une agression grave et qu’ils n’auraient pas dû les libérer sans enquête ni arrestation. Les policiers m’ont répondu que tant qu’il n’y avait pas de plainte de la part des victimes, ils ne pouvaient pas procéder à une arrestation. Je leur ai dit : « Mais les victimes sont blessées, elles sont en route vers l’hôpital, elles ne peuvent pas déposer une plainte tout de suite, et puis elles se sont plaintes à vous quand elles ont désigné les suspects, vous l’avez vu. » Mais ils ont répondu : « Ils doivent venir au commissariat pour déposer une plainte. »

La Paix Maintenat. Un des nombreux témoignages sur ce qui se passe dans les territoires occupés, à l’insu de la plupart des citoyens israéliens. Mais le témoin n’est pas n’importe qui : responsable de l’Observatoire de la colonisation de Shalom Arshav, Hagit Ofran est accessoirement la petite-fille du regretté Yeshayahou Leibowitz (voir en fin d’article). Que ceux qui parlent continuellement de « haine de soi » nous épargnent pour cette fois leurs commentaires

Shalom Arshav, 3 janvier 2008

http://www.peacenow.org.il/site/en/...

Traduction : Gérard Eizenberg pour La Paix Maintenant

Depuis longtemps, l’équipe de l’Observatoire de la colonisation de Shalom Arshav informe sur la situation dans les territoires occupés, afin que les citoyens israéliens sachent ce qui s’y commet, en leur nom et avec leur argent. Dans de nombreux cas, les demandes d’information officielles adressées aux instances gouvernementales ne donnent pas grand-chose. Ainsi, notre équipe est forcée de se déplacer dans les zones en question pour constater par elle-même toutes les modifications éventuelles. A l’occasion, l’équipe doit faire face à des menaces de la part des autorités et à des violences de la part des colons. Ce qui suit est le témoignage de ce que j’ai vu aujourd’hui à Modi’in Illit.

Le contexte (témoignages oraux) : dans la colonie de Modi’in Illit, il existe un certain nombre d’enclaves constituées de terres dont sont propriétaires des Palestiniens du village proche de Bil’in. Ces enclaves sont entourées de clôtures, et il est interdit aux colons d’utiliser ces terres. Ce soir (mardi dernier), vers 20h, des colons de Modi’in Illit ont placé deux caravanes dans l’un de ces endroits interdits. Trois villageois de Bil’in sont allés constater le délit et ont appelé la police (qui a pris son temps). Lorsque la grue et le camion transportant les caravanes sont arrivées, les Palestiniens se sont couchés près des roues pour empêcher le déchargement. Ils ont alors été attaqués par des habitants de Modi’in Illit, qui les ont battus jusqu’au sang, et qui ont brisé l’appareil photo et l’équipement qu’ils avaient sur eux.

Quand je suis arrivée sur les lieux quelques minutes plus tard, j’ai trouvé un rassemblement d’habitants de Modi’in Illit, un groupe de soldats et deux officiers de police (Hagit Ofran donne les noms et les numéros de matricule). A leurs pieds gisaient, blessés, Mohammed et Abdallah, de Bil’in. Je me suis approchée d’eux et ils m’ont demandé d’appeler une ambulance. J’ai alors appelé Magen David Adom (équivalent de la Croix-Rouge). Mohammed avait demandé à être transporté dans un hôpital israélien, et j’ai transmis sa demande aux infirmiers et aux policiers, mais ils m’ont répondu que je n’avais pas à leur apprendre leur métier, et ont emmené les blessés au check point. De là, ils ont été évacués vers un hôpital de Ramallah. Les ambulanciers m’ont hurlé que je me trouvais sur leur chemin (je me tenais à une certaine distance des blessés et ils ont dû se diriger vers moi pour me hurler dessus), et d’arrêter de prendre des photos. Les colons, les policiers et les soldats qui entouraient les blessés m’ont hurlé de ne pas m’approcher, de ne pas prendre de photos et de ne pas me mettre en travers de leur chemin. Les soldats comme les policiers m’ont constamment priée de m’éloigner des blessés, « parce que je constituais une provocation. » J’ai répondu que je resterais avec mes amis blessés, mais, sous la pression des colons, les soldats et les policiers ont continué à me repousser et ont menacé de me mettre en état d’arrestation. Entre-temps, une camarade m’avait rejointe et tentait de filmer toute la scène avec sa caméra vidéo, mais elle a été agressée par les colons. Une femme du groupe des colons lui a sauté dessus, l’a poussée violemment et s’est emparée de sa caméra (restituée plus tard par la police). Pendant tout ce temps, les colons m’empêchaient de prendre des photos. A un moment donné, j’ai fait tomber de mon sac les accessoires et les câbles de mon appareil photo. L’un des colons les a ramassés puis me les a remis, mais avant que j’aie pu les reprendre, quelqu’un a dit : « Ne lui rends pas. » Je n’ai plus revu les accessoires.

Les suspects : avant mon arrivée, les blessés avaient désigné leurs agresseurs à la police, qui les a placés en détention. Quelques minutes plus tard, ils ont été libérés. J’ai dit aux policiers qu’il s’agissait d’une agression grave et qu’ils n’auraient pas dû les libérer sans enquête ni arrestation. Les policiers m’ont répondu que tant qu’il n’y avait pas de plainte de la part des victimes, ils ne pouvaient pas procéder à une arrestation. Je leur ai dit : « Mais les victimes sont blessées, elles sont en route vers l’hôpital, elles ne peuvent pas déposer une plainte tout de suite, et puis elles se sont plaintes à vous quand elles ont désigné les suspects, vous l’avez vu. » Mais ils ont répondu : « Ils doivent venir au commissariat pour déposer une plainte. » Entre-temps, les policiers attendaient un officier. Quand il est arrivé, il a libéré ceux qui étaient encore détenus. J’ai essayé d’identifier les détenus dans la foule et photographié quelqu’un qui leur ressemblait, mais je ne suis pas sûre que ce soit lui. L’un des policiers m’a promis que la police obtiendrait les détails sur les suspects et qu’elle me les ferait parvenir. Super.

Les caravanes : bien que la police ait su depuis le départ qu’il s’agissait d’un délit, elle a laissé partir la grue et le camion qui transportait les caravanes sans les immobiliser. En d’autres termes, la clôture a été brisée, la police savait et était présente, il s’est produit une agression grave contre les propriétaires de la terre, mais la police a laissé les caravanes sur place. Des fonctionnaires de l’Administration civile sont arrivés sur les lieux vers 22h, et ont photographié l’objet du délit. L’un de ces fonctionnaires m’a dit qu’il s’agissait de terres privées et qu’il était illégal d’y placer des caravanes. Les blessés, quand ils ont d’abord été évacués au check point, ont été rejoints par des amis israéliens qui les ont aidés. Plus tard, ces amis sont retournés sur les lieux et sont restés toute la nuit. Nous nous sommes rendu compte que, pendant ce temps, quelqu’un avait tailladé les pneus du véhicule de Shalom Arshav. Nous n’avons pas pu quitter les lieux. Nous avons attendu jusqu’à 12h 30 pour être remorqués.

Les dégâts : deux Palestiniens blessés à la suite d’une agression grave, deux pneus crevés, un remorquage et un véhicule de remplacement, un appareil photo et des accessoires lumière appartenant à un habitant de Bil’in cassés, des accessoires photo volés, deux caravanes sur une terre palestinienne privée.

Sur le racisme, la violence et les contradictions que j’ai vus chez les habitants de Modi’in Illit, j’en dirai davantage une autre fois.

Désolée, tout cela est long et sec.

Hagit

Hagit Ofran a remplacé Dror Etkes à la tête de l’Observatoire de la colonisation de Shalom Arshav. Elle est la petite-fille du philosophe Yeshayahou Leibowitz. Sur Leibowitz, voir par exemple : « Un prophète en son pays » (en deux parties : http://www.lapaixmaintenant.org/art... et http://www.lapaixmaintenant.org/art.... Sans nous avancer trop, on peut penser que son grand-père aurait été fier de Hagit.

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