Jour après jour, la dignité des Palestiniens est foulée aux pieds, en Cisjordanie comme à Gaza.
Les mesures de sécurité très dures prises par Israël ont un coût énorme en termes humanitaires, laissant à ceux qui vivent sous l'occupation juste de quoi survivre, mais pas assez pour vivre une vie normale et digne.
Israël a le droit de protéger sa propre population civile. Cependant, il devrait toujours y avoir un juste équilibre entre les légitimes préoccupations sécuritaires d’Israël et la protection des droits et libertés des Palestiniens vivant sous occupation. Jusqu'à présent, cet équilibre n'a pas été trouvé.
Les 1,4 million de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza continuent à payer de leur santé et de leurs moyens d'existence le prix du conflit et des restrictions économiques. Couper l’approvisionnement en électricité et en combustible ne fait qu'aggraver encore leur souffrance, et c'est contraire aux principes humanitaires fondamentaux.
En Cisjordanie, la présence des colonies israéliennes influe sur tous les aspects de la vie des Palestiniens et entraîne la perte de vastes étendues de terres et d'importants revenus, sans parler de la violence récurrente des colons. D’épuisantes restrictions de circulation entravent l’accès au travail et ont causé des taux de chômage et de pauvreté sans précédent.
Seule une action politique rapide, innovatrice et courageuse pourra changer la dure réalité de cette longue occupation, assurer au peuple palestinien le retour à une vie économique et sociale normale et lui permettre de vivre dans la dignité.
Dans l’ensemble des territoires palestiniens occupés, aussi bien dans la bande de Gaza qu’en Cisjordanie, les Palestiniens luttent quotidiennement, simplement pour vivre : ils sont empêchés de faire ce qui constitue la trame quotidienne de l'existence de la plupart des gens. Sur le plan humain, les territoires palestiniens sont plongés dans une grave crise, car des millions de personnes se voient privées de leur dignité. Pas de temps en temps, mais chaque jour. Seule une action politique rapide, innovatrice et courageuse pourra changer la dure réalité de cette longue occupation, assurer au peuple palestinien le retour à une vie économique et sociale normale et lui permettre de vivre dans la dignité.
" Être palestinien, c’est se heurter à des limites à chaque moment de sa vie. On nous barre le chemin dans tous les domaines : nous perdons notre emploi, nous ne pouvons pas voyager librement, nous sommes séparés de notre famille. Être palestinien, c'est être privé de nombreuses choses qui, pour les autres, sont tout à fait normales." Mohammed, de Jérusalem
Piégés dans la bande de Gaza
Alors que la bande de Gaza reste bouclée, le conflit entre les militants palestiniens et Israël se poursuit inexorablement. Les premiers lancent des roquettes presque chaque jour sur Israël, et l’armée israélienne fait de profondes incursions dans la bande et mène des frappes aériennes et des attaques depuis la mer. La population civile est prise au piège, sans moyen de s’échapper et elle subit aussi les effets de heurts constants entre Palestiniens.
"Même après leur retrait de Gaza, ils ne nous ont pas laissés tranquilles, ils reviennent de temps en temps raser nos terres, arracher nos arbres et détruire nos maisons. En plus, ce n’est que lorsqu’ils vous tirent dessus que vous savez que vous êtes dans la zone tampon." Saleh, un agriculteur de Gaza
Assez pour survivre, pas assez pour vivre
Selon le Programme alimentaire mondial, quelque 80 000 habitants de Gaza ont perdu leur emploi depuis juin 2007, faisant encore grimper un taux de chômage déjà élevé : environ 44% de la population active est actuellement sans travail. De nombreuses industries locales ont dû fermer leurs portes et licencier leur personnel, car 95% de la production locale dépend des importations de matières premières provenant d'Israël. Israël a limité les importations à ce qu'il estime être des "biens essentiels" – principalement des produits alimentaires de base – , alors que d’autres articles indispensables au fonctionnement de l’industrie ou à la réparation des infrastructures ne peuvent pas pénétrer dans la bande de Gaza.
Diminution de la production agricole
"D'abord, ils ont pris du terrain pour la route, puis ils en ont repris pour la zone de sécurité le long de la route, ensuite ils ont détruit ma maison parce qu’elle était trop proche de la zone de sécurité. Maintenant, ils ont à nouveau tout rasé. Il ne me reste rien." Abdul, Gaza
Les agriculteurs de Gaza se souviennent que dans un passé récent, leurs terres étaient vertes et fertiles. Les abondantes récoltes d’agrumes et d’olives étaient exportées en Cisjordanie et en Israël. Aujourd'hui, une grande partie de leurs terres ont été rasées et les arbres déracinés lors des fréquentes incursions militaires.
Détérioration des infrastructures
Le fonctionnement de services de base tels les hôpitaux et les infrastructures d’approvisionnement en eau et d’évacuation des eaux usées dépend de leur raccordement au réseau électrique. Si le réseau ne parvient pas à fournir l’énergie nécessaire, tous les services essentiels seront touchés.
Depuis que la centrale électrique de Gaza a été largement détruite par des frappes aériennes de l’armée israélienne en juin 2006, elle ne fonctionne plus qu’à environ la moitié de sa capacité normale. L'approvisionnement en électricité de la bande de Gaza est précaire, non fiable et dépend de sources extérieures. Dans son état actuel, il est insuffisant pour satisfaire les besoins de la population.
En conséquence, des infrastructures essentielles telles que les hôpitaux et les systèmes d’approvisionnement en eau ou d’assainissement sont obligées d’utiliser des générateurs de secours. Le fait de devoir compter sur des générateurs est risqué et engendre à son tour de nouvelles dépendances par rapport au carburant et aux pièces détachées, outre une augmentation des frais d'exploitation. Les restrictions actuelles à l’importation empêchent la livraison du carburant et des pièces détachées indispensables, et des services vitaux risquent de s'effondrer complètement.
Une vie de restrictions en Cisjordanie
Accès aux terres
En Cisjordanie aussi, la situation se détériore chaque jour sur le plan humanitaire. Les Palestiniens assistent impuissants à la confiscation de leurs terres. Au cours des années, les colonies et les routes israéliennes se sont étendues, envahissant de plus en plus des terres qui étaient cultivées par les mêmes familles depuis des générations.
"Nous avons été réveillés par la lumière des flammes. Nous sommes sortis en courant et avons vu que nos oliviers brûlaient. Les pompiers n'arrivaient pas à atteindre les champs parce que le portail de la barrière était fermé. Nos champs sont derrière la barrière de Cisjordanie et nous ne pouvons pas y aller tous les jours, alors nous n'avons pas pu les nettoyer comme il aurait fallu. Cette nuit-là, nous n'avons rien pu faire d'autre que les regarder brûler, parce que le portail était fermé." Agriculteurs de Beitunia, district de Ramallah
Accès aux routes
Les habitants de Cisjordanie regardent depuis leurs maisons les Israéliens utiliser des routes fraîchement goudronnées, construites sur des terres palestiniennes, reliant les colonies israéliennes entre elles et assurant une liaison confortable avec Jérusalem et Tel Aviv. Les Palestiniens, eux, doivent utiliser des pistes en terre battue et faire de longs détours pour atteindre leur école, leur lieu de travail, les hôpitaux et les lieux de culte, ou simplement pour rendre visite à leurs proches et leur amis.
Harcèlement par les colons
Les Palestiniens qui vivent à proximité des colonies israéliennes ont non seulement été dépossédés de leurs terres, mais sont souvent harcelés par les colons. En Cisjordanie, le nombre d’agressions dont sont victimes des civils n'a cessé de croître. Les informations que le CICR a réunies sur le terrain indiquent que le nombre de délits a plus que triplé au cours des cinq dernières années ; par contre, la police mène rarement une enquête jusqu’au bout et dans la plupart des cas, elle conclut que « les coupables n'ont pas pu être identifiés ».
Un appel pour une vie digne
Jour après jour, la dignité des Palestiniens est foulée aux pieds, en Cisjordanie comme à Gaza.
Les mesures de sécurité très dures prises par Israël ont un coût énorme en termes humanitaires, laissant à ceux qui vivent sous l'occupation juste de quoi survivre, mais pas assez pour vivre une vie normale et digne.
Israël a le droit de protéger sa propre population civile. Cependant, il devrait toujours y avoir un juste équilibre entre les légitimes préoccupations sécuritaires d’Israël et la protection des droits et libertés des Palestiniens vivant sous occupation. Jusqu'à présent, cet équilibre n'a pas été trouvé.
Les 1,4 million de Palestiniens vivant dans la bande de Gaza continuent à payer de leur santé et de leurs moyens d'existence le prix du conflit et des restrictions économiques. Couper l’approvisionnement en électricité et en combustible ne fait qu'aggraver encore leur souffrance, et c'est contraire aux principes humanitaires fondamentaux.
En Cisjordanie, la présence des colonies israéliennes influe sur tous les aspects de la vie des Palestiniens et entraîne la perte de vastes étendues de terres et d'importants revenus, sans parler de la violence récurrente des colons. D’épuisantes restrictions de circulation entravent l’accès au travail et ont causé des taux de chômage et de pauvreté sans précédent.
Seule une action politique rapide, innovatrice et courageuse pourra changer la dure réalité de cette longue occupation, assurer au peuple palestinien le retour à une vie économique et sociale normale et lui permettre de vivre dans la dignité.
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